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  • Foto del escritorJöbstl Marlène

Lettre aux gouvernants et aux gouvernés

Actualizado: 7 feb 2022

Petit conte de cons qui finit bien, un dialogue satirique.


Au soir du 7e jour de confinement obligatoire, le 20 mars 2020, à Ocata.


Je trouve un espace calme,

cette page blanche qui n’attend rien,

cette page blanche qui ne m’insultera point pour ce que je dois vous dire.

IL ÉTAIT UNE FOIS,

quelque part sur la Terre, les voix haussent des mots vers les cieux. Les gouvernants nous prennent pour des cons. Ils nous poussent à travailler des jobs de merde dans des conditions de merde, nous forcent à prendre un crédit, une hypothèque et un chien. Les gouvernants dictent le fric dicté par les banquiers corrompus par les gouvernants. Les gouvernants sont arrogants, ne se marient qu’entre eux. Les gouvernants naissent de sang bleu. Les gouvernants nous gouvernent.

Quelque part dans les Cieux, les tonnerres retentissent, les éclairs s'abattent sur la terre. Les gouvernés sont cons, ils ne comprennent rien, ils n’ont pas l’éducation, ni le langage. Ils ne savent pas vivre sans gouvernants, ils sont perdus, sauvages, ignorants, violents, alcooliques. Ils aiment le foot et les femmes à poil, elles aiment les beaux mecs musclés avec plein de pognon, c’est tout ce qui les intéresse. Et puis ils ne comprennent pas les mathématiques. Les gouvernés choisissent de plein grès d’être gouvernés, c’est plus facile, pas besoin de penser, seulement penser à leurs désirs primaires sans réfléchir, seulement penser à faire des enfants sans réfléchir. Les gouvernés sont des accrocs à la béquille. Ils nous accusent de leurs misères.

Quelque part dans les Fanges puantes, les gémissements s'articulent. Les gouvernants nous prennent vraiment pour des cons. Ils nous cachent des réalités vitales, nous taisent des faits critiques, ils nous mentent en fait. Ils se cachent derrière des masques et des couleurs vives, derrière des dessins mystérieux et des noms compliqués. Ils nous servent des schémas au ptidéj' et des courbes et des chiffres. Ils nous embrouillent le cœur.


Quelque part dans l'air frai des saints Monts, les soupirs soufflent. Les gouvernés sont vraiment des cons. Si on leur disaient tout, ils crieraient fort, ils s’entre tueraient violemment. C’est à nous de les guider, de les organiser, de les apaiser, pour qu’ils puissent dormir tranquillement la nuit.

Quelque part ça crie. Gouvernants de merde ! On est con. On ne sait même pas s'arrêter d'être con. On refuse d'arrêter la machine. Non, non, non ! En fait, on aime notre job merdique, on kiffe notre crédit abusif pour acheter des pacotilles, voilà notre bonheur vrai.

Au château ça crie aussi. Oh merde! Les gouvernés sont malades et faibles… OH !mais ils meurent par milliers !!!! Plus d’ouvrier pour les usines ?! plus d’acteurs pour les théâtres?! Oh Non! Restez tous chez vous, assez ! Le système financier doit survivre, l’enjeu planétaire global est énorme ! Il faut sauver les jeux olympiques ... et l’aristocratie !!!!

4000 jours de virus létal global plus tard, sur la planète Terre-Cieux, une seule voix déclame. Aujourd’hui la masse globale est faite. Aujourd’hui les peuples ne se définissent plus en religions ni en couleurs. Aujourd’hui les bandes s'unissent online et se synchronisent. Aujourd’hui les personnes lisent des livres, échangent des sentiments, regardent le ciel, regardent la terre. Aujourd’hui l'individu assume sa famille, sa demeure, sa santé. Aujourd’hui c’est trop tard. Aujourd’hui c’est fini. On devient fort. On devient uni par la mort sans arme à feu.

Et le lendemain, ici,

ils me couronèrent reine du monde entier et ils vivirent heureux pour toujours.

FIN.


Merci page, pour ta blancheur, je vais dormir et rêver d’embrasser.


Marlène.



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